Projet Collodion au Japon
Pour ce projet j'ai utilisé une chambre à joue de 1930 de format 9x12cm.
Le collodion au Japon, historique
Les premières photographies étaient essentiellement des plaques de verre au collodion humide, procédé mis au point par Scott Archer en 1850, puis au collodion sec, enfin les plaques gélatinées apparurent au Japon dans les années 1890.
L'utilisation de négatifs au collodion humide imposait des conditions de travail très contraignantes. Le collodion devait être coulé sur les plaques de verre, et sensibilisé juste avant la prise de vue, puis immédiatement développées. Cette technique exigeait ainsi que l'on transporte pour chaque cliché en extérieur, tout le matériel nécessaire et que l'on dispose d'un endroit abrité de la lumière. Pour cela, quand les photographes ne pouvaient s'isoler dans une auberge ou un temple, ils avaient souvent recourt à une tente de tissu épais. L'ensemble de l'équipement était lourd et fragile, les plaques et les flacons de chimie en verre étaient alors disposés dans des mallettes de bois compartimentées. Un porteur était souvent nécessaire. La température était également un paramètre important et une chaleur excessive était souvent nuisible aux bons résultats.
Malgré tous ces inconvénients, les contraintes du développement immédiat des plaques impressionnées permettaient aux photographes de pouvoir juger des résultats et de procéder à une nouvelle prise de vue si nécessaire, sans devoir faire un second déplacement ou reconstruire une scène. Ainsi, les négatifs de cette époque étaient souvent de grande qualité technique.
L'avènement du négatif au collodion sec permit aux photographes de préparer leurs plaques à l'avance, ce qui leur donna plus de liberté.
Le collodion photographique est, rappelons le, une dissolution de nitrate de cellulose dans un mélange d'éther et d'alcool. C'est un produit hautement inflammable, et ce fut peut être la cause d'incendies tel que l'incendie qui détruisit l'atelier de Felice Beato en 1865 à Yokohama.
Il est fort possible que les photographes européens exerçant au Japon, importaient la majorité de leur matériel d'Europe. En effet, les photographes avaient beaucoup de difficultés à se procurer des produits chimiques de bonne qualité, en quantité suffisante et des plaques de verre qui bien souvent arrivaient cassées ou voilées. Les produits n'étaient disponibles qu'en Europe ou quelquefois depuis Calcutta. La présence du filigrane de la papeterie française B.F.K. RIVES sur plusieurs photographies japonaises tendrait à prouver l'existence de commandes directes entre Yokohama et la France. Il est également possible que les papiers importés aient été préalablement albuminés par les entreprises d'émulsionnages de Dresde. Les papiers de Rives étaient en effet employés presque exclusivement comme support de la couche d'albumine en Allemagne, ce papier possédant toutes les qualités nécessaire à un papier photographique.
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